IA en Tunisie

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L’IA en Tunisie : une porte sur la croissance économique et la création d’emplois

L’intelligence artificielle change la face du monde, et le continent africain ne fait pas exception. C’est pourquoi GITEX Africa 2024, le plus grand salon de la technologie et des startups du continent, qui se tiendra du 29 au 31 mai à Marrakech, au Maroc, réunira des dirigeants stratégiques, des pionniers de la technologie, des innovateurs et des disrupteurs sectoriels pour partager leurs points de vue sur les possibilités offertes par cette technologie révolutionnaire.

Avec une population croissante de jeunes, la transformation numérique, optimisée par l’IA, apparaît comme un élément clé de la croissance du continent. D’ici à 2030, les jeunes Africains devraient représenter 42 % de la jeunesse mondiale et une formidable main-d’œuvre technologique potentielle. Dans ce contexte, des pays comme la Tunisie ouvrent la voie à la création et à l’exploitation des opportunités offertes par l’IA.

Partager des solutions de monde réel

Les délégués de l’AI Everything Expo by GITEX Africa 2024 pourront écouter des chefs d’entreprise qui déploient activement l’IA dans des scénarios réels, redéfinissent les paradigmes commerciaux et génèrent un retour sur investissement tangible. La représentation tunisienne comprend des intervenants tels que le ministre des Technologies de la communication et la directrice de la sécurité de l’information de la Société tunisienne d’électricité et de gaz . Les exposants nationaux comprennent les sociétés de logiciels FININFO SOLUTIONS et Axe Finance, tous deux dans la zone consacrée à la finance numérique.

La Tunisie illustre parfaitement la façon dont l’adoption de l’intelligence artificielle offre des opportunités uniques pour catalyser la croissance économique et favoriser la création d’emplois. Grâce à ses nombreuses initiatives visant à tirer parti de l’IA, le pays investit résolument dans le développement d’un avenir prospère et technologiquement avancé pour ses citoyens.

À l’avant-garde de l’adoption de l’IA

La Tunisie s’est imposée comme un chef de file en matière de développement et d’adoption de l’IA, exploitant le potentiel de l’IA en tant que moteur de la croissance économique et l’intégrant dans divers aspects de l’économie du pays. Avec près de dix millions d’internautes et un taux de pénétration de l’internet de près de 80 %, la maturité numérique du pays le place dans une position de force lorsqu’il s’agit d’adopter de nouvelles technologies telles que l’IA.

Forte de son engagement en faveur de l’éducation, de l’innovation et de l’entrepreneuriat, la Tunisie utilise déjà l’intelligence artificielle pour renforcer divers secteurs économiques. Par exemple, grâce à des solutions agricoles qui optimisent les systèmes d’irrigation et à l’utilisation de l’IA pour développer des alternatives durables à l’alimentation animale, l’agritech réalise de grandes avancées. Les entreprises technologiques mettent l’IA à la disposition des utilisateurs du pays, tandis que les plateformes de réservation en ligne améliorent l’expérience touristique.

Engagement gouvernemental en faveur du développement des compétences en IA

Le gouvernement tunisien promeut également activement le développement de l’IA par l’entremise d’initiatives telles que la stratégie nationale en matière d’IA ; des hubs d’innovation tels que l’Elghazala Technopark, qui visent à favoriser la collaboration entre le monde universitaire, l’industrie, les startups et des initiatives de formation et d’éducation qui dotent la main-d’œuvre des compétences nécessaires.

En outre, le pays accueille et participe activement à des événements visant à élargir l’accès aux technologies d’IA innovantes. L’année 2024 verra notamment la huitième édition du Sommet numérique de la Tunisie, qui se penche sur les tendances des technologies numériques, y compris l’IA, avec les dirigeants de l’industrie, les décideurs politiques et les entrepreneurs. Dans la même veine, le Hackathon Tunisia encourage les participants à développer des solutions d’IA innovantes à des problèmes de monde réel.

Défis et opportunités

Bien que la Tunisie fasse des progrès significatifs dans l’adoption de l’IA, des défis persistent, tels que les lacunes infrastructurelles et les contraintes réglementaires. Ces obstacles nécessitent une attention particulière pour assurer une adoption harmonieuse de l’IA et maximiser ses bénéfices économiques et sociaux. En outre, il est crucial d’anticiper les tendances futures et de se préparer aux évolutions rapides de la technologie.

Perspectives d’avenir

Pour maintenir cette dynamique, la Tunisie devrait continuer à investir dans l’infrastructure numérique, à encourager l’innovation et à favoriser la collaboration entre les secteurs public et privé. En outre, il est essentiel de renforcer les initiatives de formation et de sensibilisation pour développer une main-d’œuvre qualifiée et préparer la prochaine génération de talents en IA.

L’IA offre à la Tunisie une opportunité unique de stimuler sa croissance économique, d’encourager l’innovation et de créer des emplois de haute qualité. En adoptant une approche proactive et inclusive, le pays peut consolider sa position de leader dans le domaine de l’IA en Afrique et contribuer à façonner un avenir prospère pour ses citoyens.

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La Tunisie dispose de l’un des écosystèmes de startups en matière d’Intelligence Artificielle « IA » des plus actifs en Afrique, et des plus.

Attractifs par sa diversité et son approche.

Selon un rapport relatif à la cartographie de l’IA en Tunisie et les autres pays maghrébins, élaboré par un haut cadre tunisien, Kais Mejri, en qualité de directeur général de l’innovation et du développement technologique au ministère tunisien de l’industrie et des PME en 2020, plusieurs startups tunisiennes spécialisées en IA ont vu le jour ces dernières années avec des belles percées à l’échelle nationale, continentale et internationale, dont la startup « InstaDeep », souvent citée comme le success story du pays en ce domaine, en est le parfait exemple.

Fondée en 2014 à Tunis par Karim Beguir * et Zohra Slim * avec deux ordinateurs portables et 2000 Euros, l’équivalent de quelques 6000 dinars tunisiens, cette jeune startup tunisienne figure aujourd’hui parmi le top 100 des startups IA les plus prometteuses au monde! Cette jeune startup est aujourd’hui un leader Europe Middle East & Africa (EMEA) dans les produits IA d’aide à la décision pour l’entreprise, avec son siège à Londres et des bureaux à Paris, Tunis, Lagos, Dubaï et Le Cap Town.

Karim Beguir, né en 1976, est un entrepreneur franco-tunisien. En 2014, il fonde InstaDeep, start-up spécialisée en intelligence artificielle qu’il revend pour 636 millions d’euros en janvier 2023 à BioNTech. Le 8 février 2024, Karim Beguir reçoit le TIME100 Impact Awards par Time 100 pour son impact dans le monde de l’intelligence artificielle. En 2019, elle a réussi à réaliser la plus grande levée de fonds jamais réalisée en Afrique dans le domaine de l’IA : 7 millions de dollars auprès d’AfricInvest, avec la participation d’Endeavor Catalyst, un fonds de co-investissement basé à New York. Riche d’une expertise à la fois dans la recherche en intelligence artificielle et dans les déploiements commerciaux concrets, la société a pu très vite développer des produits qui relèvent les défis les plus complexes dans une gamme diversifiée d’industries (transport, santé, pétrole…). La startup a également réussi à développer des collaborations avec des leaders mondiaux de l’intelligence artificielle, tels que Google DeepMind, Nvidia et Intel. Elle fait partie du programme AI Builders d’Intel et fut nommée partenaire privilégié Deep Learning par Nvidia. En novembre 2023, le leader BioNTech Européen (co-fabricant d’un vaccin anti coronavirus) a annoncé une collaboration stratégique avec InstaDeep en vue de former un laboratoire d’innovation en IA pour développer de nouvelles immunothérapies basées sur la plateforme technologique DeepChain d’InstaDeep.

Zohra Slim, né en 1985, n’aime pas trop les médias et le dit sans détours : « Je ne suis pas là pour ça. Je suis là pour bosser. Ce n’est pas mon trip de faire 50 millions d’entretiens. Ce n’est pas quelque chose que j’adore faire. » Jean, baskets, chemise à carreaux. Le look est décontracté, la parole mesurée.

Ce matin-là, elle accueille de nouvelles recrues autour d’un petit-déjeuner. Et quand sa chargée de communication lui demande de faire un petit discours de bienvenue, ça donne : « Bonjour et bienvenue. InstaDeep est fière… (rires) » Ne pas se prendre au sérieux, toujours un petit sourire en coin et l’œil qui pétille, Zohra Slim a gardé son âme d’enfant : « J’ai toujours été quelqu’un de très curieux. Je me rappelle qu’à un certain moment mon père a dû mettre un verrou sur le petit box à outils parce que je m’amusais à ouvrir des choses à la maison. J’ai ouvert un toaster à quatre ans et demi. Ils sont venus, ils ont tout trouvé éparpillé. Je voulais comprendre pourquoi quand on enfonçait le plunger du toaster, tout à coup, le fil devenait rouge. »

Touche à tout, curieuse de tout, la jeune femme a un parcours atypique dans le monde des « jeunes pousses ». Pour seul diplôme, elle obtient son bac littéraire dans un des lycées français de Tunis. Cette fille de diplomate – qui parle cinq langues – et qui a vécu sur plusieurs continents ne tient pas en place. Elle a rapidement envoyé valser ses cours d’anglais à la Sorbonne pour renouer avec ses premières amours : l’informatique qu’elle exerce à haute dose en Tunisie, mais aussi en Inde.

Puis, elle rencontre Karim Beguir, futur co-fondateur d’InstaDeep. Un polytechnicien un peu fou à l’entendre : « Karim est très optimiste. Et il montre ses émotions. La personne qui fonce parfois s’il n’y a pas quelqu’un pour tempérer son « let’s go », ça peut très vite partir en cacahuète. Et dans l’autre sens aussi, c’est bien d’avoir quelqu’un qui pousse. Donc, il y a une espèce d’équilibre qui est assez cool qui fait qu’il n’y a jamais une décision qui est faite sans qu’il y ait plusieurs discussions dessus ».

Alors que l’Allemand BioNTech a acquis sa société pour la bagatelle de 409 millions d’euros, Zohra Slim, le sourire malicieux toujours vissé aux lèvres, s’en amuse : « J’aime bien le fait de ne jamais avoir vraiment été le visage de la boîte. Parfois, des gens me demandent ce que je fais comme boulot et quand je réponds que j’ai une boîte d’intelligence artificielle, ils me disent « Ah, ça serait cool si tu étais acquise comme cette start-up-là ». Je réponds « c’est moi en fait ». Ça me fait marrer ».

Une ironie derrière laquelle se cacherait en réalité une femme d’une grande sensibilité. C’est ce que pense Amine Kerkeni, à la tête de l’équipe des ingénieurs d’InstaDeep. Lui qui a rejoint l’aventure en 2017 alors que la société ne comptait qu’une dizaine de personnes, connaît Zohra Slim par cœur : « Elle est exceptionnelle pour gérer les émotions des gens. Parfois un peu trop parce qu’émotionnellement c’est très difficile de se soucier de tous les problèmes de tous les gens, surtout quand tu as une grosse équipe. Elle a une empathie que peu de gens ont. Et ça, c’est très fort, ça permet de maintenir la solidité de l’équipe ». De la famille de Mongi Slim, ancien ministre charismatique des Affaires étrangères tunisien, Zohra Slim a repris le flambeau en faisant rayonner à sa façon la Tunisie à l’international.

Mais, lnstaDeep n’est pas la seule du genre en Tunisie dans le domaine de l’IA. Beaucoup d’autres startups des plus florissantes s’y sont développées parmi lesquelles une autre success story « Enova Robotics », est un fabriquant de robot rondier intelligent et autonome P-Guard, le seul en Afrique. Cette startup a été déjà listée parmi les 17 les plus importants constructeurs robot dans le monde par le site de référence MarketDesk.

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